Commission énergie du Parti communiste français

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Pollution atmosphérique par André Brunstein

 

Pollution atmosphérique par André Brunstein   En France 42.000 décès prématurées par an sont liés à la pollution atmosphérique   Le sujet de la pollution atmosphérique a tendance à être éclipsé par d'autres, comme la lutte contre le changement climatique. Les morts et les maladies provoquées par la pollution n'apparaissent pas immédiatement, comme par exemple dans le cas des accidents de la route. C'est donc plus difficile de mobiliser les citoyens et leurs élus sur le sujet. Le constat est pourtant unanime, avec une forte probabilité, la circulation routière est l’agent polluant majeur et est la cause principale de ces décès. L'ozone, le dioxyde d'azote et les particules qui en résultent sont les principaux polluants. En France, depuis 2005 et selon les années, 1 à 15 millions de personnes se sont trouvées dans des zones où la norme des émissions de particules n’avait pas été respectée La moitié des Européens vivent dans des zones où les objectifs de l’UE en matière de qualité de l’air ne sont toujours pas atteints. Selon la commission européenne, 500 000 décès prématurés par an sont liés à la pollution atmosphérique due aux particules en suspension dans l’air. La pollution de l’air dans les villes européennes se paie cash pour les habitants en terme d’espérance de vie comme le montre l’enquête Aphekom menée de juillet 2008 à mars 2011 dans 25 villes – pour un total de 39 millions d’habitants – de 12 pays européens et coordonnée par l’Institut national de veille sanitaire (Invs). Cette étude a permis à plus de 60 scientifiques de se pencher sur les impacts sanitaires de la pollution atmosphérique en Europe. Et les conclusions de leurs travaux pointent du doigt les pollueurs ce sont les transports routiers. Ce rapport met tout d'abord en exergue une corrélation entre une diminution du taux des particules fines dans l'air et l'augmentation de l'espérance de vie. L'étude apporte également un éclairage, plus sombre encore, sur le lien entre une morbidité plus élevée et le fait d’habiter à proximité d'un trafic routier dense (plus de 10 000 véhicules par jour). En d'autres termes, plus votre habitation est proche de la circulation, plus vous augmentez votre risque de contracter des maladies chroniques liées à cette pollution. Et le constat suivant donne des frissons : 15% à 30 % des cas d'asthme chez les enfants seraient dus au trafic routier, et ce, pour 10 villes européennes. Il note qu’il n’y aurait pas de seuil de pollution en-dessous duquel il n’y a pas d’impact sanitaire.. Pour la France, l’agence française de sécurité sanitaire de l'environnement et du travail (AFSSET) dit que les particules fines sont un facteur aggravant de mortalité, de l’ordre de 30 000 personnes par an en France. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), en France, elle confirme les résultats de l’étude Aphekom, 15% à 30 % des cas d'asthme chez les enfants seraient dus au trafic routier, 30 à 40 % des Français souffrent d’allergies. La pollution de l’air coûte cher En plus des drames humains qu’elle induit, cette pollution a aussi un coût économique exorbitant : l’alignement sur les valeurs de l’OMS permettrait d’économiser en Europe, 31,5 milliards d’euros par an, des dépenses liées aux coûts de santé, à l’absentéisme au travail, etc... Pour ne prendre qu’un cas, en France, un rapport de l’Afsset (Coûts des effets de la pollution sur certaines pathologies pour l’assurance maladie) a estimé que le coût de traitement de l’asthme imputable à la pollution atmosphérique était compris entre 0,2 et 0,8 milliard d’euros pour l’année 2006. Au mois de mai 2011, l’Europe a annoncé des poursuites contre la France, mauvaise élève en matière de respect des réglementations de la qualité de l’air. Condamnée pour dépassements des valeurs limites de particules fines, la France devra donc payer une amende à l’Union Européenne. Pour l’Association Santé Environnement France (ASEF), qui réunit près de 2.500 médecins, il s’agit de l’ultime démonstration qu’il est urgent et indispensable d’assainir durablement l’air que nous respirons. « A l’heure, où nous parlons de crise, de perte de pouvoirs d’achat, de restrictions budgétaires, nous dépensons pourtant sans compter pour respirer un air pollué ! C’est incompréhensible ! » s’étonne le Dr Pierre Souvet, Président de l’ASEF. En effet, la pollution de l’air coûte très cher : pénalités à verser à l’Union Européenne et surtout augmentation des coûts de l’assurance maladie qui, au quotidien, doit assumer l’augmentation des allergies, des asthmes, des accidents-cardiovasculaires et des cancers… C’est un avis que je partage et que l’on ne peut que partager. Comment assurer la transition des moyens de transports qui puisse prendre en compte les effets sanitaires et la division par quatre des émissions à gaz à effet de serre ? Une révision à court terme de notre politique en la matière est inévitable.   André Brunstein