Commission énergie du Parti communiste français

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Maîtriser Le réchauffement climatique, Un impératif de survie pour L’humanité

Paul Sindic Mars 2013

Groupe de travail écologie-énergie

Du PCF sur la transition énergétique

 

 

Introduction

Il serait pas sérieux de s’engager dans le débat national sur la transition énergétique sans avoir fait un effort approfondi d’analyse de la situation planétaire qui impose cette transition, marquée en premier lieu par la gravité des menaces que fait peser sur l’avenir même de l’espèce humaine le réchauffement climatique et par l’urgence d’un recul planétaire massif des énergies carbonées qui en découle. Nous traiterons également des potentialités et des limites des énergies renouvelables actuelles, des potentialités du nucléaire ainsi que des dangers spécifiques de l’absence de normes de sûreté nucléaire internationales obligatoires. En conclusion, la nécessité vitale d’un passage rapide à un stade supérieur de l’évolution de l’humanité sera évoquée.

I) La gravité des menaces du réchauffement climatique

En 2007, le « Groupe Intergouvernemental d’Etude des Climats » (GIEC) regroupant nombre de spécialistes planétaires de l’étude des climats tirait la sonnette d’alarme à propos du réchauffement climatique. Si les classes dirigeantes des pays occidentaux développés et des grands pays émergents continuaient à refuser de prendre des mesures d’envergure de réduction des émissions de « gaz à effet de serre » (GES) et notamment de CO2, le réchauffement climatique planétaire en 2100 pourrait dépasser 3,5°C, avec déjà de graves conséquences pour l’avenir de l’humanité (aridité, voire désertification de certains pays, submersion des côtes, des archipels insulaires, par fonte des glaciers terrestres, etc.).

D’où les préconisations du GIEC en 2007 pour maintenir le réchauffement climatique en dessous de 2°C, limite estimée du « maîtrisable » : diviser par deux d’ici 2050 le niveau des émissions planétaires de GES de 1990 et pour les pays développés, les diviser par 4, préconisations complétées en 2009 par celle de plafonner dès que possible le niveau des émissions planétaires (1).

Depuis, les prévisions de réchauffement se sont sérieusement aggravées pour trois raisons :

- Au lieu d’être plafonnées, les émissions de GES continuent à augmenter (50% depuis 1990).

- Le perfectionnement des modèles de simulation climatiques depuis 2007 par une meilleure prise en compte des conséquences en cascade du réchauffement et d’effets non pris en compte en 2007 - Ex. émissions de méthane liées au dégel des sols de l’Arctique et à la dissolution des hydrates de méthane contenus dans les océans du fait du réchauffement de ces derniers (2). Etant donné le fort pouvoir calorifique du méthane (très supérieur à celui du CO2) et les quantités concernées, il y a effectivement un risque d’emballement incontrôlé du réchauffement climatique et donc une urgence à agir dès maintenant.

- Les classes dirigeantes des pays développés et des grands pays émergents (G20) continuent à freiner des quatre fers quant à l’acceptation d’engagements contraignants de haut niveau à mettre en œuvre en urgence conformément aux recommandations du GIEC. Seule l’UE a respecté globalement les obligations du protocole de Kyoto (diminuer ses émissions de 8%), mais avec d’importantes disparités en son sein, et a reconnu en principe la légitimité des recommandations globales du GIEC.

De ce fait, désormais, un consensus scientifique est en train de s’établir sur le fait que, si l’on continue ainsi, le réchauffement climatique pourrait se situer entre 4 et 6°C en 2100 dans des scenarios moyens, avec une pointe possible à 8°C dans le pire des cas (voir pré-Rapport 2014 du GIEC) (3).