Commission énergie du Parti communiste français

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Intervention de Marc BECQUEY lors de la rencontre du 05 avril 2013 sur le DNTE

Notre pays consomme 44 milliards de mètres cube de gaz naturel chaque année. Il n’en produit pratiquement plus. La facture atteint 14 milliards d’euros, soit 20% du déficit commercial. Même en s’attachant à réduire des trois quarts la consommation de combustibles fossiles, on ne pourra se passer de gaz naturel. De tous les combustibles fossiles, c’est celui qui produit le moins de gaz carbonique. Dans la perspective d’un développement des énergies renouvelables intermittentes, il sera nécessaire pour équilibrer le réseau électrique. On ne peut donc envisager de s’en passer à échéance raisonnable.

Si on n’extrait pas le gaz naturel chez nous, il faudra continuer à en importer, de Norvège où il est extrait en mer du Nord, de Russie, à 2 ou 3 000 kilomètres ou d’Algérie, où il faut le liquéfier avant de l’acheminer par bateau à travers la Méditerranée. 10 à 12% du gaz produit et la production de CO2 qui va avec sont utilisés pour l’acheminement du gaz sur les lieux de consommation en France. Ne serait-il pas plus souhaitable d’un point de vue écologique, et sans même parler du déficit commercial et de l’emploi, de l’extraire sur place.

Toute activité minière présente des pollutions. Le film Gasland nous a montré les problèmes qui accompagnent l’extraction de gaz de schistes aux Etats-Unis, où propriétaires des terrains en surface et compagnies d’extraction passent des accords de gré à gré. Les conditions en France, où les directions départementales de l’industrie et de l’environnement ont les moyens d’imposer des cahiers des charges aux compagnies participant à l’extraction, sont radicalement différentes. Elus et organisations environnementales auraient pu s’attacher à construire ce cahier des charges, en imposant par exemple une gestion de l’eau ou en discutant des additifs chimiques utilisés.

N’aurait-il pas mieux valu porter ces exigences d’un contrôle des conditions d’extraction plutôt que de contribuer, avec l’ensemble des élus de l’Assemblée Nationale, à une interdiction hâtive de la fracturation hydraulique ?

MARC
BECQUEY
ingénieur-chercheur retraité (pétrole)

 

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