Commission énergie du Parti communiste français

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Rencontre du 05 avril 2013 sur le DNTE

Intervention de LUDOVIC ZANOLIN

 

3 points :

  • une remarque sur l'intervention de Joël JOSSO sur l'impact potentiel des gaz de schiste sur le réchauffement climatique

  • la nécessité de faire la clarté sur l'anomalie économique que constitue l'obligation d'achat de la production électrique de l'éolien et du photovoltaïque

  • la nécessité de différencier les perspectives ouvertes par les diverses formes d'exploitation de la géothermie

 

1/ L'impact potentiel des gaz de schiste sur le réchauffement climatique

Joel JOSSO a fait état d'études attribuant aux gaz de schiste un impact 3 fois supérieur à celui du gaz naturel classique en matière d'effet de serre.Cette conclusion pourrait s'expliquer par des hypothèses de fuites différentes entre les 2 formes d'exploitation du même produit , le méthane. Il est aussi à noter que les chiffres cités habituellement sur l'impact du gaz conventionnel ne tiennent pas compte des fuites de méthane du lieu d'extraction au lieu d'utilisation. En effet un pour cent de fuite de méthane augmente les émissions d'équivalent CO2 de plus de 20%. Cinq pour cent de fuite conduiraient à plus que doubler la pollution équivalente en CO2 et à s'approcher de celle du charbon . Le sujet est pour le moins à approfondir.

 

2/ Les problèmes posés par l'obligation d'achat de la production électrique de l'éolien et du photovoltaïque

Ce principe a été développpé au Danemark puis en Allemagne il y a une quinzaine d'années , sous l'impulsion des grands groupes industriels de ces pays. Il a été avalisé et promu par les politiques européennes. Les tarifs d'obligation d'achat, particulièrement spéculatifs, pèsent de plus en plus sur le prix de l'électricité. En France le surcoût global en 2013 s'approchera de 3 milliards d'€ (20 milliards en Allemagne) et équivaudra à un surcoût de l'ordre de 10% du prix du kWh, dû pour les ¾ au photovoltaïque (les développements prévus pour 2020 et l'arrivée de l'éolien off-shore feront exploser ces surcoûts). Le débat sur le développement des EnR serait assaini s'il abordait les effets économiques pervers de cette obligation d'achat.

 

3/Sur les perspectives ouvertes par les diverses formes d'exploitation de la géothermie

Dominique ADENOT vient de parler de l'intérêt de l'exploitation des nappes d'eau chaudes profondes. La nappe du DOGGER en Ile-de-France est particulièrement intéressante dès lors que sont développés les réseaux de chaleur alimentant plusieurs milliers de logements. Plus de trente réseaux éxistent depuis plusieurs décennies en IDF et plusieurs projets sont en cours à Arcueil-Gentilly et Bagneux notamment. La température du DOGGER, de 65 à 80°C place cette nappe dans la catégorie des basses températures (de 25 à 150°C environ). Les perspectives de développement sont réelles là oû existe ce type de nappes.

Les très basses températures, en-dessous de 25°C, correspondent à des installations géothermiques incluant généralement du pompes à chaleur (chauffage ou réfrigération). Ces installations sont globalement en développement.

Les hautes températures, au-dessus de 150°C, permettent la production d'électricité. Les perspectives de développement se trouvent surtout dans les zones volcaniques que l'on ne trouve en France que dans les DOM-TOM. Une installation de 17 MW existe actuellement à Bouillante, en Guadeloupe. Hors zones volcaniques, il existe une installation expérimentale en Alsace de 1,5MW électrique. Une circulation d'eau a été réalisée (par stimulation ou fracturation hydraulique?) ,jusqu'a 5000 mètres de profondeur pour récupérer la chaleur de la roche. Plusieurs autres projets sont envisagés mais les puissances visées restent de quelques MW( les propositions du Parti de Gauche, dans son « contre-budget », de 10000MW en 2015, sont complètement farfelues et sans aucun fondement). Les perspectives de développement en France métropolitaine sont très réduites à court terme. Le plus long terme dépendra des expérimentations.

La production géothermique globale actuelle se situe à environ 200000 tonnes d'équivalent pétrole. BORLOO avait fixé en 2010 un objectif d'1 million de tonnes en 2020, soit 0,6% de la consommation énergétique finale de la France. Cet objectif, difficile a atteindre, serait une contribution à ne pas négliger mais qui resterait modeste. 

 

 

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